Tout ce que vous voulez savoir sur les poêles à bois...

Suite à un nouvel article de François Cardinal sur les foyers au bois, j'ai voulu réagir en répondant aux mêmes questions qu'il a posées à des personnes du milieu. Contrairement aux réponses qu'ils fournissent, j'ai voulu de mon coté, justifier mes propos avec des chiffres récents. Comme vous pourrez le constater, de nombreuses réponses avancées dans l'article comportent des chiffres et des valeurs erronés et non justifiés. Pour prouver la validité de ce que j'avance, vous trouverez les liens confirmant les valeurs que j'utilise dans mes calculs.

1) Est-ce vrai que les poêles polluent plus que les autos?

Présentement, il se peut que ce soit le cas car tous les foyers installés ne sont pas EPA (ou Washington). Imposer le respect de cette norme inverserait la balance et les autos seraient alors beaucoup plus polluantes que les poêles. Voici les données sur lesquelles je m'appuie pour fonder cette affirmation.

Dans les meilleures conditions (quand elle est bien entretenue et que le conducteur roule sans accoup tout en respectant les limitations), une voiture écologique récente émet en moyenne 5 mg/km de particules fines (Par exemple, pour une Honda Civic 2005 les rejets peuvent aller jusqu'à 35 mg/km (*4)). Les conditions étant rarement aussi bonnes, les émissions sont donc en général plus élevées comme dans le cas des véhicules diésel qui émettent plus de 25 mg/km (*1).

En 2003, il y avait 822 280 (*2) véhicules immatriculés à Montréal en plus des véhicules 'de l'extérieur' qui y circulent.

Du coté des poêles et foyers au bois, la ville de Montréal estime à 55 550 le nombre d'appareils sur son territoire. En Janvier 2009, lorsque l'EPA a mesuré les émissions de 730 poêles au bois homologués, les rejets étaient aussi bas que 0,28 g/h avec une moyenne de 3,95 g/h (*3).

Ces valeurs vont nous servir à comparer les émissions de ces deux ensembles.

Une famille normale utilisant le poêle au bois certifié EPA pour chauffer en fin de journée en retour de l'école ou du travail va utiliser son système de chauffage pendant environ 4h par jour. Pendant les 4 mois de chauffage, cela va donc représenter entre 134 et 1 898 grammes de particules, soit un total de 6,8 à 96 tonnes de ces particules pour l'ensemble des appareils sur une année.

Du côté des automobiles, avec une distance moyenne parcourue de 18 000 km par an, une voiture va générer 90 grammes de particules. Pour l'ensemble des véhicules immatriculés sur l'île de Montréal, cela représente alors 74 tonnes de particules fines.

Résultat, si tous les poêles à bois de l'île de Montréal étaient conformes à la norme EPA, les déplacements en voiture génèreraient jusqu'à 10 fois plus de particules fines que le chauffage au bois. Même si les poêles actuels, qui ne sont pas tous conformes à la norme EPA, produisaient plus de particules, on serait encore loin des prétentions de certains qui stipulent que "le chauffage au bois émet plus de particules fines (47 %) que l'industrie (36 %) ou le transport (17 %)". Et cela, sans prendre en compte les trains, les avions, les bateaux, les transporteurs routiers et le transport en commun ni le fait que la grande région de Montréal représente 1 839 000 véhicules qui se rendent majoritairement sur l'île.

De plus, les véhicules consomment une énergie fossile non renouvelable qui émet de nombreux composés nocifs. Il est donc malvenue de comparer la pollution engendrée par ces derniers avec le chauffage au bois.

2) Le smog hivernal est-il vraiment causé par les poêles à bois?

"Le smog hivernal est causé par une forte concentration de particules fines." Or comme on a pu le voir à la question précédente, le transport est la plus grande source d'émission de ces particules. Le smog hivernal est donc principalement causé par les automaubiles, camions et autres véhicules à énergies fossiles.

3) Pourquoi stigmatise-t-on les poêles à bois, alors que d'autres villes au climat tropical connaissent des épisodes de smog?

Comme le précisent très bien Diane Boulet et Sylvain Côté, il existe 2 types de smog. L'un, photochimique, causé par l'ozone, la chaleur et les polluants, et l'autre lié aux particules émises entre autre par l'industrie, les automobiles et les foyers au bois.

4) Quel est l'impact des particules fines sur la santé humaine?

N'ayant pas d'expertise dans ce domaine, je ne peux malheureusement pas commenter et je me joins donc aux avis de Norman King et Dominique Massie.

5) Quelles sont les solutions les plus écologiques?

Mon avis rejoint celui d'André Bélisle et André Porlier; imposer l'installation de poêles et foyers ayant des émissions inférieures ou égales à 4g/h (sans nécéssairement devoir adopter une norme existante).

6) Comment peut-on savoir si son poêle est homologué EPA?

La plupart des vendeurs/installateurs de la région de Montréal vous donneront les informations sur le foyer que vous convoitez. En plus de vous indiquer si le foyer a été homologué par l'EPA, il pourra vous fournir les taux d'émission et l'efficacité (en %) du foyer.

7) Combien coûte un nouveau poêle certifié?

Comme l'indique Ghyslain Bélanger, le coût peut varier entre 900$ et 3 000$. Mais attention, si votre cheminée n'est pas conforme et doit être changée, la facture pourrait s'élever jusqu'à 8 000$.

8) Que penser des bûches dites «écologiques»?

Les commentaires des personnes interviewées sont tous très pertinents et valables.

9) Les foyers en maçonneries sont-ils aussi polluants que les poêles à bois?

Encore une fois, comme le dit Ghyslain Bélanger, tout dépend du modèle et de l'usage que l'on en fait.

10) Le problème est-il le même en ville qu'à la campagne?

Si on se demande si un poêle à bois pollue autant à la ville qu'à la campagne, alors la réponse est oui. Si on regarde d'un point de vue des émissions, un foyer qui émet 4g/h en ville va émettre la même quantité de particules si il est utilisé à la campagne.

(*1) http://www.developpement-durable.psa.fr/upload/files/norme_euro4.gif
(*2) http://www.cremtl.qc.ca/fichiers-cre/files/pdf516.pdf
(*3) http://www.epa.gov/oecaerth/resources/publications/monitoring/caa/woodstoves/certifiedwood.pdf
(*4) http://www.epa.gov/greenvehicles/Detailsresult.do?vehicle_ID=33380

Triage du compost

Après de longs mois à nourrir mes vers, il était temps d'en récupérer les "fruits" et de trier le compost ainsi créé. Je me suis donc lancé dans la séparation du compost et des vers.

J'ai commencé par récupérer le "thé" de vers que j'ai utilisé comme fertilisant pour mes plantes d'intérieure en le diluant à 50%. La précédente récolte de thé était beaucoup plus concentrée. Le thé était beaucoup plus foncé; je l'avais donc plus dilué. Vu qu'il est difficile de se faire une idée sur la concentrations du liquide, il est préférable de le diluer trop plutôt que pas assez afin de ne pas "brûler" les racines des plantes arrosées.

Afin de faciliter les explications, je vais appeler 'caisse 1' la caisse sur le dessus de mon installation, 'caisse 2' celle du milieu, 'caisse 3' celle d'en dessous et 'caisse à thé' la caisse pour la récupération du thé.

The de vers et compost
Thé de vers et compost

Sur la gauche de l'image, vous apercevez le compost que j'ai essayé de récolter dans la caisse numéro 3. Vous y verrez peu de vers car ils ont eu le temps de s'enfoncer plus profondément.

Les photos ci-dessous vous donnent un aperçu de la population de vers présents dans la caisse numéro 2. Il y a plusieurs semaines, j'ai mélangé du compost, des vers et des végétaux dans cette caisse. Les vers semblent se porter à merveille et les végétaux ont commencé à être décomposés.

Population caisse 2
Population de la 2ieme caisse

Population caisse 2
Population de la 2ieme caisse

Vient donc maintenant l'étape délicate du "triage", ou encore de la séparation du compost et des vers. J'ai beaucoup lu sur internet à ce sujet. Certains utilisent une forte lumière pour faire s'enfoncer les vers, d'autres poussent le compost d'un coté de la caisse et placent une nouvelle litière du coté opposé afin que les vers y migrent après quelques jours.

J'ai pour ma part choisi la première méthode. Après quelques minutes, les vers se sont effectivement enfoncés profondément dans le compost. Il m'a suffit de gratter la surface de la caisse avec une fourchette pour enlever le compost et le placer dans un autre bac. Malheureusement, cela n'a pas été aussi facile qu'attendue.

En effet, le compost de cette caisse était littéralement envahi par de très jeunes vers minuscules et une multitude d'oeufs d'à peine 2 millimètres de diamètre.

Taille des vers et des oeufs
Taille des vers et des oeufs

Or faire le tri de ces oeufs minuscules et de tous ces petits vers qui ne s'étaient pas enfouis représente un travail long et laborieux! J'ai donc du me résoudre à prélever seulement un peu de compost (ce qui m'a quand même pris une heure) et arrêter l'opération.

J'ai ensuite versé la totalité du compost restant de cette caisse (la caisse numéro 1, celle du dessous) dans la caisse du dessus, la numéro 3, ne contenant que des déchets végétaux. Ainsi fait, la totalité des légumes et autres déchets se sont retrouvés enfouis sous le compost riche en vers.

Caisse 3 recouverte
Caisse 3 recouverte

Après cette opération, je me retrouve donc avec une caisse vide que je replace sur le dessus de mon installation. Ainsi, la caisse vide va maintenant recevoir les restes alimentaires, la caisse qui recevait les restes hier encore se retrouve remplie de vers prêts à être décomposer, et la caisse totalement en dessous (anciennement la caisse numéro 2) sera la prochaine caisse à être triée dans quelques semaines.

Triage
Triage

Le peu de compost que j'ai récupéré semble d'excellente qualité. Je n'ai malheureusement pas réussi à en enlever tous les oeufs car cela aurait pris des heures. Je ne vois pas encore comment faire à l'avenir pour ne pas perdre ces oeufs et les vers trop petits pour être facilement attrapables. Pour les vers de petite taille, la technique de migration devrait fonctionner, mais pour les oeufs, il semble impossible de les séparer.

Pour conclure, le principe de rotation des caisses semble pratique, facile et efficace. Il ne nécessite pas d'enfouir les aliments, ne nécessite pas plus d'entretien, ne dégage pas d'odeurs et donne tout de même un excellent composte. Le tri du composte à la main en revanche n'a pas été une grande réussite. Lors du prochain tri, il faudra soit utiliser une méthode différente, soit condamner les oeufs et les vers trop petits pour être récupérés.

Compost
Compost

François Cardinal sait-il de quoi il parle?

J'aurais tendance à répondre que non.

Récemment parti en guerre contre les foyers au bois, ce journaliste prétendument spécialisé en environnement avance dans ses articles des informations sorties de nulle part ou passée date, sur lesquelles il se base pour inventer des conclusions sans fondement.

Liens vers ces articles:

poeles-a-bois-une-norme-totalement-depassee

certains-maires-prennent-la-population-en-otage.php

chauffage-au-bois-montreal-sapprete-a-adopter-un-plan-dilue.php

les-poeles-a-bois-plus-polluants-que-les-autos.php

Contrairement à ce qu'il avance dans sa croisade, les foyers au bois aux normes récentes EPA serait une réelle avancée pour la qualité de l'air dans l'agglomération de Montréal.

On peut lire dans un de ses articles que le chauffage au bois résidentiel représentait 47% de toutes les émissions québécoises de particules fines. Or ces chiffres datent de 2005. Qu'en est-il 4 ans plus tard?

Il avance que les foyers EPA rejettent 7,5 g. de particules fines. Or une étude datant de janvier 2009 montre que la moyenne des rejets pour les foyers EPA est de 3,52 g par heure, soit moins de la moité! Est-ce que le chauffage au bois représenterait alors seulement 23% des rejets? Sachant que 36% sont dus à l'industrie, les foyers au bois sont-ils vraiment la cause principale de la pollution? J'en doute fortement, et les chiffres ont tendance à montrer le contraire aussi.

De plus, les technologies d'aujourd'hui permettent de réduire encore plus ces taux d'émissions. Un filtre à micro particules, installable sur les installations existantes comme sur les nouvelles installations, permet de réduire jusqu'à 90% les rejets de micro particules. Un filtre catalytique, quant à lui permet, de réduire jusqu'à 70% les rejets de gaz.

Il serait peut-être temps pour les personnes impliquées dans ce dossier de se renseigner réellement au lieu de baser leurs commentaires et leurs articles sur des rumeurs ou de fausses données.

- MAJ 25/02/2010 -
Voici quelques liens concernant les filtres à particules:
Ruegg - Filtre à particule electromagnetique
Discution sur le sujet

Agrandir l'installation

Cela va faire maintenant 3 mois que les bacs de vermicompostage sont à la maison, et tout continue de bien se passer.

Contrairement à ce que de nombreux sites recommandent, je ne place jamais la nourriture dans le compost, mais je l'étends au dessus. Les gens recommandent de ne pas utiliser cette approche afin de ne pas avoir de mouches à fruit ou d'odeurs désagréables dans la maison. N'ayant pas eu ce genre de désagrément, je me suis donc permis de ne pas respecter ces conseils et de tout simplement répandre mes restes sur le dessus.

Ce que j'ai mis dans mon bac ces derniers mois:
- Des coquilles d'oeufs finement broyées;
- Des pelures de pommes;
- Des peaux d'agrumes (pamplemousses et oranges);
- Des peaux de courge spaghetti;
- Des peaux de légumes divers (betteraves, courgettes, etc.);
- Des filtres à cafés pleins;
- Des sachets de tisane;
- Des pelures d'oignons;
- Des feuilles d'arbres;
- Des feuilles de papier.

J'ai aussi rajouté du compost sur l'installation initiale afin de faire plus de place pour les vers, et je vaporise de l'eau de temps en temps (une fois par semaine environ) pour m'assurer que le tout reste bien humide.

Les feuilles de papier ont été utilisées afin de piéger l'humidité.

Évidemment, tous ces déchets on permis aux vers de générer beaucoup de compost, et je me suis retrouvé récemment avec un bac plein de compost et de déchets. Il convenait donc d'agrandir l'installation afin de produire plus de compost tout en essayant de ne pas utiliser plus de place dans la maison.

La solution a été très simple. J'ai utilisé une caisse identique à la petite caisse du dessus de mon installation. J'y ai percé dans le fond 8 trous de 1/2 pouce de diamètre. J'ai ensuite transféré de la caisse initiale vers la nouvelle caisse tous les déchets non consommés afin de faire baisser le niveau. Une fois la caisse initiale assez vidée, j'ai tout simplement installé la nouvelle caisse par dessus.

Nouvelle caisse
Nouvelle caisse

Je n'ai pas percé de trous sur les cotés de la caisse pour éviter de voir les vers se promener dans mon salon. Néanmoins, je prévois toujours le faire sur la caisse du bas. Cette dernière étant là uniquement pour accueillir le "jus".

Mes récoltes de jus depuis le début de mon expérience sont très faibles. Environ 250 ml (une tasse). Rien de plus. Je pense que l'humidité intérieure est trop faible et qu'il convient de vaporiser de l'eau plus fréquemment. De plus, pour 250 ml, la caisse du dessous est BEAUCOUP trop grande. J'envisage donc de la remplacer par une caisse de demi-hauteur, comme les autres. Cela me permettra de rajouter une 3 ieme caisse sur le dessus sans prendre pour autant plus de place.

Pour finir, vue que je n'enterre pas mes légumes, ils ont tendance à sécher avant d'être décomposés ou consommés. Je vais donc essayer de les recouvrir de temps en temps en prélevant du composte dans le bac le plus bas, pour le remettre dans le bac le plus haut. Ainsi faisant, les légumes vont se trouver partiellement ensevelis, et quelques vers vont se retrouver dans la caisse du dessus.

Pour conclure, l'expérience continue d'être un succès. Aucun désagrément à noter, et le tout semble fonctionner parfaitement.

La vie du vermicompost

Après plusieurs semaines d'utilisation, voici quelques commentaires sur la vie de mon vermicompost.

Pour commencer, sachez que tout se passe bien. Comme prévu, le bac ne dégage pas d'odeur, à moins qu'on ne l'ouvre. À ce moment là, il peut sentir légèrement les derniers légumes qui y ont été placés. Quand il s'agit de pamplemousse, ce n'est pas vraiment odorant, mais en ce qui concerne les poireaux, ca peut sentir un peu plus fort. Les vers sont toujours bien vivant, et ils semblent bien manger tous les légumes que je place dans le bac.

Néanmoins, j'ai remarqué quelques défauts dans mon installation.
Les trous au fond du bac laissent parfois passer un vers. Pas souvent, seulement une fois par semaine, ou au deux semaines, mais si on ne regarde pas tous les jours, alors les vers qui sont passés peuvent se noyer dans le "jus" récupéré.
Le bac inférieur n'est pas percé, ce qui réduit la circulation d'air. Quelques trous seront les bienvenues. Je m'en occuperai prochainement.

De plus, il est difficile de savoir si on place trop de nourriture, ou pas assez. Ne sachant pas la quantité de vers présents dans mes bacs, je ne sais donc pas quel poid de végétaux ils peuvent ingurgiter...